Quand le coussin de méditation devient dragon

27 février 2017   |     |     |  

 

Il faudrait pratiquer la méditation au moins 30 minutes par jour… ou 45… ou 15 ? S’asseoir sur son coussin de méditation quotidiennement : obligation, ascèse, routine, habitude ?… Quoi que ce soit, il y a des jours où c’est dur, où c’est impossible, même avec la plus grande volonté et les plus belles intentions du monde. Mon coussin de méditation a beau me susurrer : « viens me rendre visite, viens passer un petit moment avec moi ». Il n’y a rien à faire. Je résiste.

Comment transformer le dragon en compagnon ?

Le coussin de méditation : un espace-temps vulnérable

Il y a des jours où mon esprit résiste : pas envie de méditer. Mon corps rejoint alors la rébellion : pas le temps, trop à faire, trop fatiguée, trop énervée… Et alors, la digue de mes plus belles intentions cède sous le flot des injonctions de rébellion. Si je n’ai pas pratiqué ce matin, je prendrai le temps ce soir. Mais le soir, c’est la même histoire. Un jour passe, une nuit, un lendemain… et le même refrain : l’appel du coussin, la résistance, le report, et le remords…

Ce temps que je m’offre pour méditer est un temps extrêmement vulnérable. Et, même si je sais que c’est un temps sacré, même si j’ai aménagé un espace privilégié et de petits rituels pour tenter de le protéger, il arrive que les barrières cèdent sous les assauts des bonnes raisons que mon esprit brandit parfois pour ne pas sortir de son confortable foisonnement, fut-il un fatras de confusion. Il y a un certain confort dans la confusion, quand la clarté pourrait nous inquiéter. Après tout, j’ai de bien bonnes raisons pour ne pas me permettre de ne rien faire !

 

coussin de méditation

Courage !

Quand cette paresse m’éloigne de mon coussin de méditation, je commence par essayer de ne pas me blâmer. C’est aussi cela le geste de la pratique : accepter sa propre vulnérabilité, être ferme mais pas rigide. Et puis je sais bien que si la voix de l’auto-critique s’élève, la culpabilité s’ensuit. Et cet enchaînement ne fait que creuser un mauvais sillon. J’essaie de cultiver la bienveillance, et je me fouette pour avoir « séché » une journée de pratique ? Allons bon !

Alors, le courage consiste à simplement s’asseoir ; retrouver la posture, me poser sur le coussin et me déposer dans ma vie. Ce simple geste ré-enclenche un mouvement subtil. J’y suis. Je suis là, dans ma vie. La confusion est toujours là, l’envie de me lever est toujours présente. Et pourtant, un soulagement subtil se fait sentir.

Et revenir à l’essentiel : rien à atteindre, rien à faire. Juste être là, du mieux que je peux. Ce geste de bienveillance envers moi-même, j’ai si peu d’espace autant privilégié au fil de mes journées pour le cultiver. Et là je me rappelle qu’il n’y a que sur mon coussin que je peux m’autoriser à ce relâchement. Quel cadeau !.. Et le dragon se transforme en compagnon.

 

coussin de meditation

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