Comment s’asseoir sur un coussin de méditation : 4 piliers

1 juin 2017   |     |     |  

 

Une définition très simple de la méditation pourrait être : s’asseoir et ne rien faire. Ne rien faire, c’est déjà toute une affaire ! Et si à première vue s’asseoir est un geste très accessible, la pratique de la méditation nécessite une posture particulière, afin de concilier deux attitudes, qui pourraient paraître antinomiques à première vue :

  • être vigilant, alerte, et…
  • être à l’aise, détendu.

La vigilance est nécessaire pour permettre la présence, et le confort indispensable pour la maintenir.

Comment s’asseoir sur un coussin de méditation pour favoriser ces deux dimensions ? Quatre piliers sont essentiels.

(Si j’évoque ici la posture sur un coussin de méditation, ces conseils valent aussi pour la méditation sur une chaise).

La stabilité sur le sol

La méditation, c’est l’art de cultiver une présence attentive et incarnée. Pour favoriser le déploiement de cet art, la stabilité est un élément fondamental. D’ailleurs, il est très simple de s’en rendre compte : lorsque l’on est en mouvement, l’attention tend à se disperser, au gré de toutes les sollicitations des sens. Et la pratique de la méditation en marchant semble souvent plus difficile, l’attention étant happée par toutes les tentations de l’environnement.

Aussi, on observe souvent la corrélation entre corps agité et esprit agité (et vice versa). Méditer, cela commence par se poser et déposer tout – ou partie – de ce que l’on trimballe en surplus avec soi. Il s’agit d’une rupture radicale : on descend du tapis roulant sur lequel on est emporté au fil de nos journées, pour se reposer.

Comment s’asseoir sur un coussin de méditation pour favoriser la stabilité ? On s’assure que les points d’appui avec le sol permettent un solide ancrage. Puis on porte son attention sur les ressentis du corps, sur les points de contact du corps avec le sol et le coussin. On vérifie ainsi que la base est bien posée, que le bassin a une assise assurée. Et le lien des pieds avec la terre, socle de notre posture, est un enracinement précieux. Ensuite vient l’immobilité, favorisée par les autres les éléments qui vont suivre.

La droiture

La droiture de la posture contribue à soutenir l’attention, à favoriser la présence. Elle active une certaine clarté, une conscience alerte. Lors de la pratique sur un coussin de méditation, cette droiture est souvent un point de vigilance. Il s’agit là de maintenir une certaine tension pour être comme un bambou dressé entre ciel et terre… sans toutefois trop forcer, sans rigidité excessive. Comme le violoniste qui doit trouver la juste tension de la corde lorsqu’il accorde son instrument, nous sommes appelés à jouer avec notre corps, entre rigidité et mollesse. La rigidité entraîne la crispation et la douleur, et la mollesse se transforme en affaissement et perte de vigilance.

Cette droiture « juste » est tout un art, qui s’apprend avec de l’entraînement. Au début, on oscille souvent entre contraction et relâchement excessifs. Puis, avec l’apprentissage, on trouve petit à petit le bon accord, la juste mesure. Le socle de la droiture se trouve dans le bassin, qui doit avoir une position neutre. Cette neutralité correspond à la position du bassin qui permet au dos d’avoir ses courbes naturelles : la courbe lombaire au bas du dos s’incurve, le thorax adopte une courbe vers l’extérieur, et la courbe du cou s’incurve comme le bas du dos, l’ensemble formant un « S ». Prenez comme un jeu cette exploration de votre « S » !

s'asseoir sur un coussin de méditation

L’ouverture

La méditation nous invite à accueillir avec bienveillance notre expérience. Il est essentiel que le corps reflète cette attitude intérieure d’accueil et de réceptivité. Cela passe par l’ouverture du buste. Lorsque l’on est replié vers l’avant, tout en nous exprime la fermeture. On assortit donc la droiture d’un mouvement intentionnel d’ouverture : roulement des épaules vers l’arrière, cage thoracique ample, menton légèrement rentré, nuque droite. Imaginons que nous nous apprêtons à revoir un très cher ami, et que nous avançons vers lui, bras et coeur ouverts. Si, en méditation, les bras sont plutôt le long du corps, l’ouverture du coeur est primordiale.

Cette ouverture rime avec la droiture. Les deux s’équilibrent en harmonie. Ici, si on évite évidemment de se tenir voûté, il faut aussi veiller à ne pas induire une cambrure exagérée. Cela engagerait des tensions vite douloureuses. Tout est dans le juste équilibre.

On peut même, au début de la pratique, s’accueillir avec un grand sourire intérieur, signe de notre ouverture à nous-même. C’est cette conscience accueillante qui est là pendant la pratique, embrassant notre expérience, quelle qu’elle soit.

La détente

La pratique ne doit pas être un combat, ni dans le champ de l’esprit, ni dans celui du corps. Bien au contraire, l’invitation est de cesser la lutte. Et cela commence justement par le corps. Cette invitation est assez subtile : la posture exige des points de vigilance et une certaine rigueur (sans rigidité), et en même temps la douceur est essentielle.

Alors, comment s’asseoir sur un coussin de méditation dans la détente ? Cette aisance s’apprend avec le temps. On expérimente la juste posture, ce qui nous convient. Ce qui importe, c’est de cultiver cette intention de douceur avec soi-même, en commençant par le corps. Et cela passe notamment par une attention particulière portée aux tensions subtiles : dans le visage, les épaules… On début de la pratique, une vérification générale permet de relâcher ces tensions. Puis on veille à cultiver ce lâcher prise au fil du temps.

Et si des douleurs importantes se manifestent, on commence par les observer, les accueillir, voir les pensées qui les accompagnent, les prendre comme objet de méditation. Toutefois, si la douleur devient trop envahissante, insupportable, on peut alors s’accorder un geste de douceur et effectuer – en conscience – le mouvement qui l’allège.

 s'asseoir sur un coussin de méditation

Lorsque l’on est assis sur une chaise, ces quatre points fondamentaux s’appliquent tout aussi bien :

  • Stabilité des pieds sur le sol et du bassin sur la chaise, pour une conscience attentive.
  • Droiture, le dos si possible décollé du dossier de la chaise, pour une conscience alerte.
  • Ouverture du coeur, pour une conscience accueillante.
  • Aisance et relâchement des tensions, pour une conscience douce.

 C’est ainsi que s’asseoir que un coussin de méditation devient un rendez-vous intime avec la vie qui se déroule.

 

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