Bien-être et besoin de sens à l’Institut de France

10 juin 2015   |     |     |  

Besoin de sens et développement économique

Sous les ors de l’Institut de France se tenait lundi dernier une conférence autour du thème « Le bien-être et le besoin de sens, nouveaux facteurs de développement économique ? ». La grande Salle des Séances de l’Institut a accueilli des intervenants engagés pour redonner au sens sa place fondamentale, et fondatrice, comme moteur du développement (humain, social, économique…).

Parmi les intervenants se trouvaient Clara Gaymard, Présidente et CEO de GE en France, Alexandre Jost, fondateur de la Fabrique Spinoza, et Sébastien Henry, auteur et spécialiste de l’accompagnement de dirigeants. Chacun, à sa manière, a parlé de sa perception de ce besoin de sens, qui se manifeste de plus en plus comme un pilier de la performance. Nous avons la chance de traverser une période fabuleuse, où certains paradigmes évoluent radicalement : l’homme et ses besoins fondamentaux au coeur du système, et point de performance sans hommes (et femmes !) épanouis. Les temps changent…

Institut de France, besoin de sens

Le seul atout d’une entreprise…

Pour Clara Gaymard, l’impératif de performance implique le bien-être au travail. Aujourd’hui, l’entreprise ne peut plus promettre au salarié qu’il va garder le même poste. Tout bouge, tout change, l’incertitude prévaut. En même temps, nous évoluons dans une « économie de la connaissance » : les informations circulent à grande vitesse, sont accessibles à tous. Cela nécessite de s’adapter en permanence. La créativité est devenue une qualité essentielle ; or elle requiert un terreau fertile, fait d’espace et de temps, pour se déployer. Clara Gaymard met aussi en avant, avec beaucoup de conviction, quelques malentendus trop répandus aujourd’hui dans le monde de l’entreprise. Ainsi, en cas d’erreur ou d’échec, trop souvent on ne cherche pas ce qui s’est passé au niveau des hommes : on intervient au niveau de l’organisation, en changeant et durcissant les process. Aussi, on a oublié que l’entreprise est, par nature, un lieu où l’on prends des risques ; on ne peut pas se prémunir contre tout. Et, enfin et surtout, le résultat financier n’est pas un critère de performance ; ce n’est qu’un résultat ! Clara Gaymard rappelle avec enthousiasme que le seul atout d’une entreprise, ce sont les hommes et les femmes qui la composent. Et si leur besoin de sens n’est pas comblé, la performance financière sera amputée.

Qualité de vie au travail, épanouissement et performance

Alexandre Jost développe cette question essentielle : « Et si ce n’était pas la performance économique qui génère l’épanouissement, mais l’inverse ? ». De nombreuses études scientifiques abondent aujourd’hui en ce sens. La qualité de vie au travail a des effets sur le PIB – effets que l’on commence à mesurer très sérieusement. Une hausse de 10% de l’indice de qualité de vie au travail induirait un gain de PIB de un point. Cela vaut la peine de se pencher sur cet impact ! Et la qualité de vie au travail passe par de multiples attentions, sur lesquelles de plus en plus d’entreprises se penchent – même s’il reste du chemin à parcourir…

Méditation et leadership

Avec Sébastien Henry, un vent d’optimisme souffle sous les boiseries de l’Institut. Il explique pourquoi nous vivons une époque formidable, où recherche de sens et bien-être sont moteurs dans le monde des affaires. Face aux enjeux du monde, les organisations sont incitées à réinventer de nouveaux business models, et de nouveaux modes d’organisations. De plus en plus de décideurs prennent des temps de retour à soi, pour se ressourcer, et se relier à plus grand que soi (ici, le besoin de sens est en lien avec la spiritualité). Sébastien Henry parle de ces petites bulles qui montent du fond de la casserole, quand l’eau frémit et que le bouillonnement approche… Parmi ces petites bulles, il évoque une magnifique retraite avec des dirigeants de grandes entreprises françaises, qui aura lieu à l’automne autour de Matthieu Ricard. Il mentionne aussi ces entreprises qui s’engagent sérieusement pour aider leurs managers « en chemin », avec des pratiques de sagesse qui trouvent leur place au coeur du business. Et ces leaders en chemin nourrissent aussi leur pratique avec des rencontres régulières, qui leur permettent d’échanger et de donner plus de sens à leur action. C’est la vocation du cycle Méditation et Leadership, un joli fil dans cette toile qui se tisse petit à petit au sein des entreprises, pour plus de sens, plus d’engagement… et in fine plus de performance !

Institut-de-France-meditation-entreprise-3

Et comme ces échanges se déroulaient sous le regard bienveillant de Racine, cette citation vient à point nommé, comme une invitation à nourrir notre besoin de sens par la simple présence :

« Hâtons-nous aujourd’hui de jouir de la vie ; qui sait si nous serons demain. »

(Racine, Athalie)

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